Parlons un peu de la qualité de l’eau que vous pêchez. Vous devez vous poser la question　: s’agit-il d’une eau calcaire ou d’une eau acide　? Car à mon avis, il est bien hasardeux et peu rentable de pêcher les eaux acides avec les mêmes appâts que dans l’eau calcaire.

II. Comment distinguer une eau acide d’une eau calcaire　?

      Si votre plan d’eau contient des gros poissons bien enrobés, s’il est truffé d’écrevisses, d’escargots d’eau, de dreissènes, il n’y a pas de doute, vous êtes en présence d’une eau calcaire (basique ou dure). Elle est riche et son PH dépasse probablement 8. Tous ces escargots, moules, écrevisses ont besoin de calcaire pour exister et ce type de nourriture à fort taux de protéines favorise le grossissement des carpes.

      On pourrait penser que les carpes vivent mal dans les eaux acides　: il n’en est rien car elles s’adaptent parfaitement à ces conditions.

      Des eaux fortement acidifiées dont le PH approche 5 abritent des poissons en parfaite santé. Cependant la morphologie des poissons diffère. En effet, le manque de protéines sculpte les poissons qui sont alors mieux taillé pour la course. Ces poissons faciles à identifier peuplent une bonne quantité de nos eaux et sauf exception, ils n’atteignent jamais des poids hors normes comme les carpes nageant dans la nourriture naturelle.

      Combien faudrait-il de vers de vase pour compenser l’équivalent protéinique d’une seule écrevisse bien dodue　? Ces carpes vivant en eau pauvre n’ont pas le choix si elles veulent manger il faut qu’elles nagent et plus elles nagent et plus elles brulent d’énergie.

      Vu que les carpes de ces plans d’eaux n’atteignent jamais de tailles extraordinaires par manque de nourriture naturelle et d’apport suffisant en protéines, la pêche de ces eaux pauvres est une belle opportunité pour les pêcheurs qui disposent d’additifs fabuleux comme les extraits de foie, les protéolysats de poissons, les huiles et farines de poissons, les concentrés marins, les hydrolysats de protéines, la bétaines, etc. En termes d’attraction pure, tout ce qui contient une bonne quantité d’acides aminés, de vitamines, etc… s’avèrent redoutable. Les arômes chimiques et les huiles essentielle apportent une note attractive supplémentaire dont il ne faut pas se priver. Tous ces appâts haut de gamme à forte valeur ajoutée améliorent le rendement de la pêche.

III. Ce qui semble acquis à un endroit ne l’est pas forcement ailleurs

      Voilà ma pensée et qui sait peut être que certains seront d’accord avec moi sur le désintérêt des carpes suralimentées des eaux riches (PH> 7.5) pour les appâts sur protéinés.

      Le premier reflex des pêcheurs en présence de nourriture naturelle c’est de vouloir copier celle-ci ou essayer de la reproduire au niveau des appâts. C’est une erreur de vouloir copier ce dont les carpes se gavent à longueur de journée car cela n’apporte rien de nouveau à la carpe. Cela reviendrait à amorcer de nouveau un coup rendu improductif du fait d’un amorçage pantagruélique. Voilà pourquoi un grain de maïs, une noix tigrée ou un lupin séduisent encore tant de grosses carpes.

      Nous admettons que les carpes soient attirées par des arômes de synthèse. En dehors de l’odeur et du gout qu’ils véhiculent dans l’eau, les assemblages de molécules chimiques des arômes ne laissent pas les carpes indifférentes. Les arômes sont des produits acides pour la plupart.

      Les huiles essentielles sont également très attractives mais particulièrement acides (PH 2.5, 3, 4).

      Quand on introduit ces arômes ou ces huiles essentielles dans un appât, on acidifie le produit fini qui se trouve comparativement à l’eau que l’on pêche légèrement plus acide. Ce petit écart est je pense loin d’être innocent au contraire, il joue un rôle d’attraction. A l’inverse, l’acidité excessive des appâts peut être mal perçue par les poissons. Une bouillette normalement constituée légèrement acidifié par l’adjonction d’un arôme ou de l’huile essentielle aura un PH de 5.5 ou 6 et sera génératrice de touches dans une eau de PH 7.

      En revanche, le même appât dans un plan d’eau riche de PH 8 ou 8.5 ne sera pas autant efficace du fait du trop grand écart de PH. Cela explique peut être pourquoi nous avons peu de résultats avec des huiles essentielles dans les eaux riches alors qu’elles sont très prenante en eaux pauvres.

      Il est également possible de neutraliser l’acidité d’une bouillette en y incorporant du carbonate de calcium ou plus simplement de la coquille d’œuf.

      Pour terminer, je voudrais rappeler que bons nombres de «　signatures　» ont fait par le passé la part belle aux «　craps baits　» car pauvres en protéines mais riche en glucides (sucres). Peut être s’étaient-ils aperçus que des bouillettes banales à base de semoule aromatisées et sucrées prenaient plus de carpes. Autrement dit, quand les carpes évoluent dans un milieu qui les nourrit à outrance elles auraient un penchant pour le sucre lent ou rapide qui est un facteur d’énergie.

      Attention, ceci n’engage que moi et je n’ai pas la science infuse alors …